Spondylarthrite
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Diagnostic Critères de Rome associés à la SPA Atteinte articulaire périphérique Atteinte des enthèses Atteinte oculaire Atteinte du talon Atteinte axiale Atteinte de la paroi thoracique Atteinte rachidienne Atteinte des sacro-iliaques HLAB27 Spondylarthropatie
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Diagnostic
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Le diagnostic de la
Spondylarthrite ankylosante (SPA) est fondé sur les critères de Rome.
Cependant d'autres éléments sont parfois utiles pour le diagnostic.
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Critères
de Rome associés à la SPA
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Le diagnostic est considéré comme certain si 4 des 5 critères cliniques sont présents. Ou si le dernier critère est présent, associé à au moins un des critères cliniques. La SPA n’est pas avare de lieu où se nicher, les articulations sont bien sûr privilégiées par ces atteintes mais ne sont pas les seules touchées : |
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Atteinte
articulaire périphérique
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Les articulations périphériques sont constituées par des cartilages et des tissus (membrane synoviale) qui les recouvrent. L’inflammation de ces tissus a pour effet une sécrétion anormale de liquide qui s’accumule dans l’articulation (épanchement de synovie). L’articulation est alors gonflée et douloureuse. Lorsque cette inflammation touche toutes les articulations d’un même doigt ou orteil et qu’elle est cumulée avec l’inflammation des tendons entourant l’articulation, ces extrémités sont gonflés et prennent le terme médicale de doigt ou orteil« en saucisse » appelé également dactylite.
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Atteinte
des enthèses
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L'enthèse est la
région anatomique où le tendon s'attache sur l'os. L'inflammation de
l'enthèse entraînera une douleur caractérisée par un lieu très
précis. Elle sera réveillée par une pression sur cette région, et
augmentée par une mise sous tension du tendon.
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Atteinte
oculaire
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L'iris ou les corps ciliaires peuvent être touchés. Cette
atteinte est également appélée Uvéite et dans certains cas iridocyclite.Les signes sont un oeil rouge
et douloureux sans sensation de sable. Cette inflammation peut entraîner des cicatrices (synéchies) responsable
de trouble de la vision et nécessite donc un traitement urgent.
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Atteinte du talon
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Le
talon est une région complexe du corps, et il est nécessaire de faire un rappel
d’anatomie. Le talon d’Achille qui fixe le muscle du mollet sur l’os du talon
est en continuité avec une toile fibreuse solide qui couvre la plante du pied et
maintient son architecture. Le talon d’Achille, dans ses derniers centimètres,
est contre l’os du talon. Des structures protectrices lubrifiantes sont
interposées entre eux pour permettre de glisser sans frottement à chaque pas,
ces bourses séreuses sont constituées d’une membrane proche d’une membrane
synoviale. L’inflammation peut siéger à différents endroits. La douleur du dessous du talon (talalgie inférieure) est une enthésiopathie. La douleur à l’arrière (talalgie postérieure) est due à une enthésiopathie s’il n’y a pas de gonflement, sinon c’est l’inflammation d’une bourse à l’avant ou à l’arrière du tendon d’Achille (bursite pré- ou rétro-achilienne). Les signes de la talalgie dans le diagnostique de la SPA sont, une douleur le matin au réveil ou dès la mise en position debout, une atténuation au cours de la journée et une alternance d’un talon à l’autre.
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Atteinte
axiale
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Cliniquement ce que l’on traduit par axial, est
l’ensemble des articulations qui ont trait à l’axe du corps, à savoir les
sacro-iliaques, les vertèbres, le thorax.
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Atteinte
axiale
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Cliniquement ce que l’on traduit par axial, est
l’ensemble des articulations qui ont trait à l’axe du corps, à savoir les
sacro-iliaques, les vertèbres, le thorax.
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Atteinte
de la paroi thoracique
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La paroi de la cage thoracique est constituée par la colonne vertébrale en arrière,
le sternum en avant, les côtes sur les côtés qui réunissent la colonne au
sternum. Et cela ne s’arrête pas là en ce qui concerne les articulations, les
côtes s’attachent côté sternum par un pont cartilagineux, et les clavicules se
fixent également au sternum. Les douleurs de la paroi thoracique en dehors de celles du dos (dorsalgique), sont très localisées et réveillées par une pression du point douloureux, aggravées par les efforts d’éternuement et de toux. Elles se différencient donc facilement des douleurs de poitrine rencontrées lors des maladies cardiaques. Le risque à terme est l’ankylose de la paroi thoracique entraînant une diminution des capacités respiratoires.
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Atteinte
rachidienne
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Relative au rachis, ensemble constitué des vertèbres, des
ligaments et des articulations reliant ces vertèbres. La SPA provoque une inflammation présente sur les ligaments à l’avant des vertèbres ou au sein des articulations à l’arrière. Elle est responsable de douleur, et de diminution de la mobilité du rachis. Ces douleurs provoquent des réveils nocturnes et entraînent des raideurs qui s’estompent dans la journée. Elles se différencient donc facilement des affections mécaniques tel que lumbago, hernie discale et arthrose. Le risque le plus important est l’évolution vers une ankylose du rachis.
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Atteinte
des sacro-iliaques
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Les sacro-iliaques sont les articulations qui relient le rachis aux
hanches. L’inflammation de ces articulations provoque des douleurs siégeant le plus souvent en pleine fesse. Ces douleurs peuvent provoquer des réveils nocturnes et vont augmenter dès la pose des pieds à terre jusqu’à provoquer une boiterie. L’atteinte sacro-iliaque est douloureuse, elle peut évoluer vers une ankylose. Celle-ci est la bien venue car elle supprime la douleur et provoque qu’un faible handicap au maintien de la souplesse et aux activités physiques. Suite à la SPA, se sont des attitudes vicieuses qui vont s’instaurer petit à petit : Les attitudes anormales aussi appelées attitudes vicieuses les plus souvent observées sont :
La gêne est alors importante dans ce cas, où l’attitude vicieuse est telle qu’il devient difficile de voir en face de soi. Une des hypothèses avancées sur le fait que l’ankylose se fait dans cette attitude anormale, vient de la position adoptée par le patient ressentant des douleurs en cas d’inflammation. Instinctivement c’est l’attitude la plus confortable qui est adoptée. Cette attitude est la position fœtale, soit recroquevillé sur soi-même, et l’ossification va se faire en maintenant cette position. Une position obtenue au maximum de la phase inflammatoire soit la nuit pendant le sommeil inhibant tous réflexes de correction puisque cette position est prise alors inconsciemment. Il peut sembler difficile de corriger cette attitude vicieuse puisqu’elle intervient de manière inconsciente pendant le sommeil. Or l’évolution de la maladie SPA vers l’ossification est de plus en plus rare. En d’autres termes la présence d’une ankylose en 2000 pour un patient atteint depuis 1980 est plus rare qu’en 1950 avec un patient atteint depuis une vingtaine d’années. Les traitements anti-inflammatoires non stéroïdiens pris depuis les années 60 pourraient donc être un moyen efficace pour empêcher cette ossification d’apparaître. Il permet en tout cas de ne pas adopter inconsciemment cette attitude vicieuse pendant la phase de sommeil où la poussée inflammatoire est la plus active. Il convient donc de ne pas hésiter à les utiliser lors des signes cliniques de poussée inflammatoire tels que douleur nocturne et raideur matinale. Il est également essentiel de conserver ou d’instaurer des exercices physiques pour préserver une position corporelle exempte d’une attitude vicieuse. La SPA ne doit pas être prétexte pour ne pas faire ou arrêter tout sport, bien au contraire :Il est conseillé, voir recommandé de pratiquer une activité sportive. Celle-ci ne doit pas être envisagée dans un esprit de compétition, mais en complément d’une gymnastique préconisée par le kinésithérapeute ou le médecin. Pour chacun, le sport entretient le capital musculaire, les performances cardiaques et respiratoires, le moral, il est donc bénéfique pour tous. Pour le patient, en plus des bénéfices énoncés ci dessus, il peut participer à la prévention d’éventuelles complications telles que l’ankylose des articulations, notamment du rachis, la diminution des capacités respiratoires, la rétraction tendineuse… La spondylarthrite ne doit donc pas être le prétexte pour éviter la pratique du sport ou de la gymnastique, elle ne doit pas non plus mettre un terme à une pratique antérieure, il convient cependant de l’adapter aux difficultés engendrées. Les sports choisis ne devront pas ou peu exposer le patient à des traumatismes, à l’humidité et au froid. La natation dans une eau tiède (supérieur à 25°) est conseillée, et plus particulièrement le dos crawlé. A chaque battement il fait travailler l’ensemble des muscles, ouvrir la cage thoracique et accentuer l’amplitude respiratoire. Le volley-ball incite à se redresser, mais peut être source de micro traumatismes. La pratique du vélo est excellente, le choix du type de vélo est cependant important, le VTT imposant une position avec le dos rond doit être bannie au profit du vélo hollandais avec guidon relevé. La gymnastique, la musculation et les abdominaux renforcent la musculature et préviennent des déformations de la maladie dues aux attitudes vicieuses. Et pour se réconforter sur la nécessité de pratiquer une activité physique, il suffit de prendre conscience des effets d’ankylose : L’ankylose est due à l’ossification des ligaments et des articulations. L’ossification s’observe à l’endroit où il y a inflammation, comme si cette ossification était une cicatrisation de la maladie inflammatoire. Elle est alors responsable d’une perte de mobilité et de souplesse. Cette perte de mobilité peut être une forme de soulagement sur certaines articulations et n’entraîner qu’une faible gène. C’est le cas pour les sacro-iliaques, un pont osseux unit les deux berges de l’articulation et la fait disparaître. Cette ankylose est la bienvenue car les douleurs disparaissent et il n’existe pas de gêne dans les geste de la vie courante, L’articulation sacro-iliaque n’étant pas primordiale au maintien de la souplesse dans les activités physiques. Ce l’est déjà moins pour les articulations rachidiennes. L’ossification des ligaments et des articulations entourant les vertèbres est responsable d’une perte de la souplesse rachidienne. Cette raideur peut se faire dans une position normale ou anormale (attitude vicieuse). Ce l’est encore moins lors de l’atteinte de la paroi thoracique où il peut s’en suivre une diminution de la capacité respiratoire, voire dans le pire des cas une insuffisance respiratoire. si on parlait un peu médecine :
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HLAB27
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Tout comme à la surface des globules rouges du sang, on trouve des protéines A, B, O, ou rhésus qui sont utilisés pour définir le groupe sanguin de chacun, les globules blancs sont également porteurs de protéines à leur surface. On appelle HLA ces protéines A, B, DR,… Et celles-ci existent en plusieurs type, B1, B2,… Ainsi, la protéine B27 est une protéine du système HLA (HLA pour Human Leukocyte Antegien ). En France 6 à 8% des personnes, sont porteuses de l’antigène HLAB27, et 4 à 13 % des sujets caucasiens européens possèdent cette protéine. Elle est par ailleurs détecté chez 90% des individus souffrant de la Spondylarthrite ankylosante (SPA). Onze variantes de B27 ont été individualisées. La seconde, la quatrième, la cinquième et la septième ont été associées à la SPA, la troisième, la sixième et la neuvième ne le sont pas. La troisième variante de B27 est la seule rencontrée chez les individus de type africain, ce qui expliquerait l’absence de la SPA chez ceux-ci. S’il est acquis dans le monde médical un rôle direct de HLAB27 dans la genèse de la SPA, celui-ci n’est pas clairement explicité et fait état de plusieurs hypothèses : D’après EBRINGER (1983) il s’agirait d’une réaction croisée entre une bactérie d’origine intestinale, la Klebsiella pneumoniae, et la molécule B27. Une réponse immunitaire primitivement dirigée contre Klebsiella irait alors frapper les cellules articulaires exprimant B27. Pour GECZY (1983), la molécule B27 serait altérée au cours de la SPA par un petit parasite (plasmide) issu d’une bactérie intestinale. Le B27 ainsi altéré deviendrait autoantigénique et susciterait une réponse immunitaire contre lui, et par la suite contre les cellules articulaires. Quant à KAPASI et INMAN (1994), le B27 agirait en modifiant la pénétration des antigènes bactériens dans les cellules. Enfin SEIGNALET, ce serait un peptide causal de la SPA, dit arthritogène, présent au niveau des cellules articulaires qui aurait une forte affinité pour la molécule B27. Aucune de ces hypothèses n’a été réellement prouvée. Il est cependant certain que la fonction des molécules HLA de classe 1, dont fait partie B27, est de se lier à des peptides de 8 à 11 acides aminés et de les présenter aux lymphocytes T DC8 cytotoxiques. La théorie du docteur SEIGNALET serait alors la plus plausible. Elle a d’ailleurs été confortée par un travail d’HERMANN (1993).
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Spondylarthropatie
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Chez certains malades il est possible de rencontrer des affections associées à la spondylarthrite, ce sont le psoriasis, les arthrites réactionnelles et les maladies inflammatoires du tube digestif (maladie de Crohn). L’arthrite réactionnelle associe les manifestations cliniques de l’arthrite, de la conjonctivite et de l’urétrite. Cette maladie apparaît deux à trois semaines après une infection soit génitale, soit digestive. Le germe responsable de l’infection initiale se retrouve facilement alors qu’aucun germe à ce jour n’a été retrouvé dans l’écoulement de la conjonctivite ou dans l’articulation, d’où le terme d’arthrite réactionnelle. Des travaux de recherche sont toujours en cours pour s’assurer de la non présence de germe à l’intérieur des articulations. Le psoriasis cutané est une maladie de la peau qui touche 3 à 5% des français. Elle se traduit par des plaques rouges, recouvertes de squames. Sa présence sur le cuir chevelu libère des pellicules. Son évolution est souvent prolongée mais peut également disparaître sans laisser de trace. Chez les patients atteints d’un psoriasis cutané on observe des manifestations articulaires et tendineuses bien supérieures à la moyenne, il ne faut toutefois pas généraliser ces manifestations comme étant un rhumatisme psoriasique. L’entérocolopathie inflammatoire est l’ensemble des maladies responsables de l’inflammation du gros intestin (côlon) ou de l’intestin grêle. Les plus fréquentes sont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Elles se manifestent par des diarrhées chroniques, des douleurs abdominales, la présence de sang ou de glaires dans les selles, et sont souvent responsables d’une perte de poids.
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